-
Le film d'épouvante "Ça", qui cartonne aux Etats-Unis et sort en France ce mercredi 20 septembre, met en scène un clown diabolique... Mais pourquoi en avons-nous aussi peur ?
L'adaptation sur grand écran d'un roman d'épouvante de Stephen King, "Ça", avec le maléfique personnage de Pennywise, écrase le box-office nord-américain de ses records de ventes en salles. Le long-métrage sort ce mercredi 20 septembre en France et espère rencontrer le même plébiscite.
Un succès qui confirme que les clowns sont au moins aussi horribles que drôles. Si de très nombreux films ou séries télé ont déjà exploré la "coulrophobie", la peur inexpliquée des clowns, cette terreur primale associée aux êtres à gros nez rouge et chaussures géantes n'est pas née à Hollywood.
Une peur qui existe depuis le 16ème siècle
La peur des clowns existe selon les psychologues depuis l'époque des bouffons de la Cour royale d'Angleterre au 16ème siècle. Alexandra Hamlet, psychologue à l'institut de psychologie des Enfants de New York, estime qu'une grande part de cette crainte vient d'un phénomène connu comme "la vallée dérangeante", théorie du roboticien japonais Masahiro Mori divulguée en 1970 : il affirme que les répliques de l'apparence humaine légèrement déformées génèrent un sentiment de révulsion chez les humains.
Pour le roi des films d'horreur, le producteur Jason Blum ("Paranormal Activity", "American Nightmare", etc.), les clowns font peur parce qu'on "ne voit aucun vestige de la personne qu'ils sont vraiment". "Le visage du clown masque l'humain (...) et je pense qu'avoir un visage peint en blanc, en général, c'est quelque chose de très effrayant", a-t-il expliqué.
Ils génèrent un sentiment de révulsion chez les humainsFrank T. McAndrew, professeur en psychologie explique ainsi dans un article de The Conversation, que c'est l'ambiguïté inhérente à la figure du clown qui le rend si effrayant. "Quiconque interagit avec un clown pendant un de ses numéros peut s'attendre à recevoir une tarte sur la figure ou à être victime d'une autre farce humiliante. Les caractéristiques physiques hautement inhabituelles du clown (la perruque, le nez rouge, le maquillage, les vêtements bizarres) ne font qu'accentuer l'incertitude quant à leur comportement".
Entre peur et excitation
Alexandra Hamlet explique toutefois que ce que nous appelons des phobies n'est en réalité qu'un "mauvais codage" des émotions : l'augmentation du rythme cardiaque, la tension des muscles, les pupilles dilatées quand nous voyons Pennywise pourraient en réalité résulter d'un sentiment d'excitation, et non de peur.
Elle remarque que l'inconfort généré par ces visages déformés n'empêche pas la plupart d'aller dans les restaurants de fast-food McDonald's, dont la mascotte est un clown. Mais la psychologue reconnaît que Stephen King, qui "excelle quand même dans l'art de nous donner la frousse", a fait passer la phobie des clowns dans la culture de masse grâce à la série télé des années 90 adaptée de son roman "Ça".
Parmi les plus récentes exploitations de ce thème, "American Horror Story : Cult, " la septième saison de la série à succès de la chaîne FX, met en scène un clown qui sort d'un cercueil dès la séquence d'ouverture.
Quand la fiction devient réalité...
Alexandra Hamlet dit avoir commencé à se pencher sur ce phénomène avec l'apparition de clowns sinistres signalée à travers le pays, qui ont créé la panique l'an dernier même si une grande partie de ces signalements se sont révélés faux ou de simples blagues de mauvais goût. L'effet de panique s'est répandu en Europe, Amérique du Sud et même jusqu'en Australie.
L'Association mondiale des clowns, alarmée par l'imminente sortie de "Ça", s'est fendue d'un communiqué pour défendre les saltimbanques qui ne veulent que faire sourire les gens :
"Tous ces personnages d'épouvante ne sont pas des clowns, et les personnes déguisées en horribles clowns prennent quelque chose d'innocent pour le pervertir et faire peur"Stephen King avait déjà appelé tout le monde à arrêter "l'hystérie". Il est encore intervenu dans la polémique en avril en reconnaissant sur Twitter qu'il avait contrarié la communauté des clowns avec son roman de 1986, mais sans s'en excuser : "Désolé, la plupart sont supers, MAIS (...) les enfants ont toujours eu peur des clowns. Ne tirez pas sur le messager".
http://www.sudouest.fr/2017/09/13/succes-monstre-du-film-ca-d-ou-vient-cette-peur-des-clowns-3772265-4690.php
-
-
Ça d'Andrés Muschietti démarre en trombe aux Etats-Unis.
Plus qu'un succès : un triomphe absolu. Ça, nouvelle adaptation du fantastique livre de Stephen King après le téléfilm culte des années 90, a dominé le box-office américain pour sa sortie. Le film d'Andrés Muschietti a engrangé 123 millions sur 4103 ecrans, bien au-dessus des prévisions de 60-80 millions. Et ce, malgré l'ouragan Irma qui a frappé le sud du pays, sans lequel il y aurait vraisemblablement eu quelques millions supplémentaires.
Porté par un enthousiasme solide du public et une critique séduite (88% sur Rotten Tomatoes, 71 sur Metacritic), le film a récolté 13,5 millions lors des previews jeudi (un chiffre impressionnant qui le place en 2017 juste après les superproductions La Belle et la Bête et Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2), puis 51 millions dès le vendredi soir.
Après ce premier week-end à plus de 123 millions, Ça gagne donc le prix du plus gros démarrage de tous les temps pour un film d'horreur, loin devant les 52 millions de Paranormal Activity 3 en 2011.
-
-
ÇA (IT) sera bien Rated-R aux Etats-Unis (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés). Chez nous, il faut s'attendre à une interdiction aux moins de 12 ans. La nouvelle adaptation du roman de Stephen King signée Andres Muschietti (Mama) ne sera donc pas pour les enfants et c'est tant mieux ! ÇA a été classé Rated-R pour "violence, horreur et langage injurieux". Sur les réseaux sociaux, les fans sont aux anges.
Warner Bros, confiant avec les succès de Conjuring et d'Annabelle, n'a pas hésité à miser sur le côté flip et glauque de son film plutôt que de vouloir le rendre tout public. Néanmoins l'absence de "sexualité" dans les motifs américains d'interdiction veut peut-être dire que la fin a été changée par rapport au livre. Réponse le 20 septembre pour ce qui s'annonce comme un futur must de l'horreur. Pennywise n'a pas fini de nous hanter.
Bill Skarsgard (Divergente 3) a été choisi pour incarner le terrifiant Clown Pennywise. Parmi les enfants du Modern Losers Club, on retrouvera Jaeden Lieberher (Midnight Special) et Finn Wolfhard (Stranger Things). Plusieurs disparitions d'enfants sont signalées dans la petite ville de Derry, dans le Maine. Au même moment, une bande d'adolescents doit affronter un clown maléfique et tueur, du nom de Pennywise, qui sévit depuis des siècles. Ils vont connaître leur plus grande terreur...